Actus

17/08/2017

Ma longue journée dans les montagnes

posté à 04h58

La journée de mon Embrunman commença à 2h du matin par un petit déjeuner 4h avant la course. Enfin, première petite partie de journée car je suis retourné au lit 30’ après pour me réveiller pour de bon autour de 4h15. L’arrivée au parc se fait vers 5h du matin mais l’encombrement du réseau routier et de l’entrée du parc à vélo me fait perdre un temps précieux qui me fera accélérer pour finir ma préparation pré-Embrunman.
Pour ce qui est de la configuration du vélo, je prends l’option n°2 pour mon porte bidon aéro et remplace ma réserve entre les prolongateurs par un simple bidon car en position verticale du vélo, la réserve hydrique avant à tendance à fuir par le dessus et risque donc de se vider durant la partie natation, autant dire que je partirais avec un seul petit bidon si j’optais pour l’option n°1…

Le deuxième contretemps vient d’une belle erreur d’avoir laissé ma combinaison à mon père avant de rentrer au parc à vélo sans me douter qu’il serait impossible d’en sortir avant le départ natation. Après avoir préparé mon vélo j’avais donc encore 2 options, soit passer aux toilettes faire le besoin qui « poussait » fortement en attendant derrière les 3 autres triathlètes qui attendaient d’y passer et faire la natation sans combinaison ou bien aller chercher ma combinaison en catastrophe à l’extérieur du parc en demandant gentiment aux arbitres et continuer de…serrer les fesses. Le choix fut assez facile même s’il ne me plaisait pas beaucoup et je pris donc le partie de foncer vers la sortie du parc en me faufilant à travers la masse de triathlètes qui attendaient à la barrière de la sortie du parc pour enfiler ma combinaison quelques minutes avant le départ. Une fois ce petit coup de pression passé, l’essentiel était tout de même préservé, je pouvais prendre le départ dans ma combinaison de natation.

Le départ dans le noir est assez compliqué, on ne sait pas si on va droit, si on va bien vers la bonne bouée, on suit le flot et advienne que pourra jusqu’à la fin du premier tour ou le soleil levant nous donne des images formidables à chaque respiration latérale. Je me vois passer par un nageur qui va plutôt bien à la fin du premier tour. Je tente alors de prendre ses pieds pour tenir environ 500m avant de perdre mètre après mètre et finir esseulé ce second tour. En apercevant enfin la sortie, je reviens sur beaucoup de monde, principalement des féminines parties 10’ avant nous mais je crois aussi reconnaître certains triathlètes masculins. Aucune autre pensée que le doute habituelle sur ma natation et le temps qui tombera comme un couperet pour juger de cette discipline. Après quelques pas dans le parc à vélo, j’entends le speaker qui m’a reconnu et qui annonce « la sortie de l’eau de Belgy en 56’ ». Super, je suis super content du temps que j’ai fait en améliorant de 2’ mon précédent record sur la natation d’un Ironman qui remontait à Nice en 2015 autour de 58’. Je me dis aussi que c’est super, que j’ai le temps maintenant que j’ai gratter 2 petites minutes dans l’eau !

Départ à vélo, je double Scott de Filippis dès la ligne de montée du vélo, ce qui ne m’est jamais arrivé moi qui le croisait souvent à l’Alpe d’Huez et avait prix l’Habitude de le doubler dans l’Alpe du Grand Serre à chaque fois. Je pars, jette un œil au compteur instinctivement et je vois que j’ai oublié de remplacer l’info fréquence cardiaque par la moyenne de puissance normalisée car je ne porte pas de ceinture cardiaque sur le triathlon. Ça m’embête vraiment de passer les 6 prochaines heures à devoir naviguer quand je voudrais avoir cette info et à avoir un coin de mon écran inutile. Je prend donc la rapide décision de trifouiller dans les paramètres de mon garmin tout en montant la première bosse qui grimpe tout de même autour de 10%. Situation cocasse que de grimper celle-ci avec une main sur le guidon et l’autre en train de tenir le garmin que j’avais détaché de son socle pour faire ce petit réglage qui me prendra bien 2 bonnes minutes. Je ne m’affole pas, la journée est longue et ce n’est pas ici que je dois m’enflammer, ce petit contretemps me permet même de na pas monter trop fort car les watts sont bien déjà autour de 300. Une fois cette péripétie passée, Scott me rattrape et me double rapidement. Il a l’air fort mais j’ai aussi l’air d’avoir des poteaux de glace à la place des jambes après cette natation. Je continue donc mon bonhomme de chemin toujours sans m’affoler et en attendant que le corps se réchauffe dans cette première montée. Ce qui arriva assez tôt puisque je repris Scott quelques kilomètres plus loin en lui jetant un petit sourire amical accompagné d’un « Too fast at the start ». J’ai pris l’habitude de lui parler à l’Alpe d’Huez en course notamment et il me répond ou me sourit à chaque fois donc j’aime continuer. Une voiture revient à ma hauteur, c’est Olivier Bachet, un speaker de la course qui remonte pour prendre mes impressions pour la RAM (radio locale). On est en bosse, j’ai un peu mal aux poumons mais à part ça la gestion longue de l’Ironman fait que je peux répondre à ses questions et communiquer ma joie d’être ici en train de faire du vélo dans les montagnes. Je vous avoue qu’il valait mieux faire cette rapide interview au début du vélo qu’à la fin, le discours n’aurait pas été le même ! Fin de la première boucle, on sent beaucoup de vent et il est de face pour se diriger maintenant vers l’Izoard. Ça va compliquer un peu notre approche du géant de la course mais ne changera en rien la puissance que je dois cibler alors je ne m’affole pas. Au bout de ce long chemin, l’Izoard se dresse après ce virage à gauche pour changer de route. 14kms de montée qui ont été précédé de pas mal de longs faut-plats et pentes casse pattes. Je gère ma montée à 300W en essayant surtout d’y rester car un concurrent me double au pied surement un peu trop fringant car il ne fait que relancer et se retourner vérifier si on le suit. Truc qui m’énerve car j’ai envie de lui dire de faire sa course sans s’occuper des autres. Le fait est qu’il pliera les ailes aux environ de Brunissard (moitié de l’ascension) à force de chercher à relancer constamment sans monter à son rythme. Je poursuis mon chemin et revient sur 2 féminines, Carrie Lester puis Tine Deckers. Un concurrent belge monte très fort et me double à quelques kilomètres du sommet. Une fois arrivé en haut je m’arrête, les bénévoles sont rapides et au petit soin pour me donner et me tenir ma poche de ravitaillement personnel dans laquelle j’ai mis un grand bidon de 950ml, un chasuble pour couper du vent dans la descente et 2 barres de céréales. Une fois tous ça chargé, je pars dans la descente. Le belge à eu le temps de partir bien avant car n’a pas enfilé de coupe vent. Malgré cela je le rattrape assez vite, je suis assez confiant pour descendre avec mon vélo de contre la montre, tout va bien. Le retour se fait par une succession de petites bosses dans les collines longeant la route Briancon-Embrun. C’est très usant et la cote de Champcella qui nous broie les jambes pendant plus de 2 kms à plus de 10% est là pour nous rappeler que ce n’est pas fini malgré l’Izoard passé. Ça commence à être long ce vélo, je sature à chaque fois que mes jambes doivent faire un effort supplémentaire et commence à me demander comment elles vont bien pouvoir passer un marathon à courir. Une fois la dernière cote de Chalvet passée, je peut enfin respirer car ce n’est plus que de la descente, certes technique mais je préfère à ce moment là m’armer de prudence pour ne pas faire d’erreur que d’utiliser mon courage pour grimper encore ces fichues bosses du parcours vélo !

Dépose du vélo. ENFIN ! Je cours à coté de mon vélo, la descente a permis de délier les jambes car la foulée n’est pas heurtée comme ça peut l’être souvent à la fin des 180kms d’un Ironman quand on part courir. Je pars donc assez léger sur le premier kilomètre, en déroulant puis dès le 2ème je sens que la foulée est légère, aérienne et que je pourrais même courir plus vite ! Je me freine pour rester autour de 4’10/km, c’est dingue, c’est totalement l’inverse du Frenchman ou je me demandais comment je pourrais courir à 4’15 plus de 5kms après être parti vu l’état de mes jambes et de ma foulée. Là je me dit que ça va vraiment bien et qu’il faut que ça dure un maximum alors je reste en gestion…à 4’15/km ! Premier tour de 14kms bouclé en moins d’une heure, ce qui est pris n’est plus à prendre et je sais que vu le profil de chaque tour, la bosse deviendra de plus en plus dure et la descente de moins en moins rapide ! Dans ce deuxième tour, je commence à sentir mon ventre se durcir, un trop plein certainement…rappelez-vous l’histoire du temps qu’il m’a manqué le matin pour aller aux WC, je crois qu’il est temps que je rende des comptes à mon corps à ce sujet. Je m’arrête donc faire pipi au 18ème kilomètre pour soulager temporairement cette douleur car je sens en repartant que c’est toujours un peu tendu ce ventre. Tant pis, de toute façon il n’y avait pas de recoin pour faire plus que ça à cet endroit. Je remonte la bosse, passe dans le centre-ville d’Embrun avec une ambiance exceptionnelle mais qui ne dure pas plus des 3’ ou on passe ici malheureusement, on est vite ramené à la solitude pour redescendre. Descente que je ferais comme prévu moins rapide que la précédente. Mais c’était à prévoir car au premier tour je m’amusais à suivre Frederik Croneborg qui descend tellement vite que je me suis fait peur en voyant l’allure de 3’25/km s’afficher sur ma montre dans celle-ci ! Je passe devant mon père et Guy-Marie qui sont à fond, tout comme ma famille un peu plus loin et les TCéGistes présents sur place en spectateur. Ça fait chaud au cœur, quel soutien, merci ! Vers le 23ème kilomètre, je m’arrête pour de bon faire plus qu’un pipi. Mon ventre va bien car je ne suis pas malade, c’est juste le trop plein du matin dont je me sépare. Je boucle ce 2ème tour moins rapidement mais en continuant d’avancer et en me permettant des haltes régulières aux ravitaillements pour boire et décontracter les jambes. Ça me paraît moins dur et je me relance plutôt bien après chacune. Dernière bosse, encore plus raide que les 2 premiers tours ! Dernière descente où la mon ventre m’envoie un grand signal d’alarme, je trouve une musse express dans un champ, dernière vidange (toujours pas malade mais le trop plein) qui cette fois me fait beaucoup de bien. Je repars mieux qu’avant ce dernier arrêt, repasse devant GM et mon père qui me boostent et je prend conscience que ce n’est plus qu’un long sprint jusqu’à l’arrivée ces 5 derniers kilomètres. J’ai donc l’impression de faire un long sprint jusqu’à cette arrivée. L’allure se relance bien car je cours en 4’40. Je me demande comment je fais pour courir à cette vitesse moi qui me trainait en 5’10 depuis le début de ce 3ème tour quasiment ! L’arrivée approchant, je ressens le booste de la motivation de la dernière ligne droite. Je savoure ce moment de faux plat descendant pour rallier l’arrivée, c’est chouette d’en finir, je vois le chrono sur 10h30, c’est encore plus chouette de voir ça car j’avais en tête ce temps pour une éventuelle super perf ici si elle devait arriver. Ma place de 11ème m’importe moins que ce temps. Je savoure puis je m’arrête car j’ai très mal ! Jacky Baudrand, mon président de club m’attend à l’arrivée. Toujours avec les mots qui font du bien.Il sait quoi dire et profites de m’avoir pour une photos souvenir tous les 2 qu’il demande gentiment à Eric Boyer de faire pour nous, rien que ça ! :p

L’Embrunman c’est une aventure à vivre de l’intérieur comme vous pouvez le voir, le voyage demande beaucoup de préparation et de courage mais l’arrivée n’en est que plus belle.

Si vous avez pu lire mon récit jusque là, c’est que vous êtes passionnés par ce que je fais et j’aimerais vraiment que ça continue. Pour la suite, si vous souhaitez me voir poursuivre mes aventures et notamment participer à l’Ironman d’Hawaii où j’aurais envie de faire parler mon expérience sur cette distance depuis quelques années, je vous propose d’adhérer à l’association EvasionTri226 pour 15€ minimum, ce qui permettra de porter mon projet et de faire connaître tout ce qui tourne autour de ma pratique du triathlon via le sport santé, la sécurité, l’alimentation, etc…Les sommes récoltées permettrons de préparer au mieux cette échéance que je vais tenter d’accrocher à mon calendrier 2018 le 26 Novembre prochain lors de l’Ironman de Cozumel.

Le formulaire d'inscription (avec paiement en ligne) se trouve dans le menu à gauche de ce blog en cliquant sur "EvasionTri226".

 


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