Deux semaines après Royan je participais au Bayman du Mont Saint Michel, rapide retour sur cette course en quelques mots : fatigué, crève en début de semaine, vélo en mode Saint Bernard à trainer du monde, arbitrage douteux de la FFTRI : mais que fait la police? Celà n’empêche que l’orga de cette épreuve était encore une fois super, le parcours magnifique et les paysages grandioses, même quand les jambes et la tête n’en veulent plus. Cette course m’a surtout permis d’en conclure qu’un 3ème triathlon en 21 jours ce n’était pas une bonne idée et que j’allais mettre à profit les 3 semaines qui me séparaient alors de Challenge Vieux Boucau pour recharger les batteries et soigner cette crève qui trainait depuis 8 jours.
Malgré les aléas météorologiques d’avant course, Challenge Vieux Boucau a pu avoir lieu, grand bien lui fasse, car cette course étant une première, il aurait été triste de devoir couper court la saison sur un DNS collectif de tous les athlètes. Les conditions météo n’étaient certes pas géniales mais la startlist promettait un Half de type “mini championnat d’Europe” avec les plus grands noms du 70.3 au départ. C’était aussi l’occasion de côtoyer Alistair Brownlee sur une course. Dire ça comme ça, ça fait bien, mais en réalité une fois en course ça ne change pas grand chose d’autre que de perdre une place au classement!!!
Place à la course direction le départ, il fait froid, il y a du vent, un régal rien qu'à l'idée de se mettre à l’eau pour un frileux comme moi! Pour éviter la baston vécue à Royan je m’écarte des torpilles et enclenche ma propre course loin de la vague des tous meilleurs. Tant pis pour l’aspiration aquatique mais poser sa nage vaut parfois mieux que se faire exploser les lunettes ou le nez par un pied agité. Je me retrouve dans un groupe pas violent. Ca nageotte devant mais ca frotte aussi beaucoup pour faire sa place. “Ok les gars, battez-vous, on ne va pas gagner du temps en se montant dessus”, je prends donc le partie de rester au chaud derrière à ne pas faire un effort démesuré et bénéficier des pieds devant moi pour la fin du parcours qui se fait face au vent (dans l’eau ça semble compter aussi). A la sortie de l’eau, je ne sens ni mes jambes, ni mes pieds, ni mes mains. Elle était vraiment froide! Je cours vers la T1, enfourche mon vélo et c’est parti pour 90kms de vélo sans grands bouleversements. En effet, avec la densité devant, les groupes plus fournis se sont formés et vont bénéficier d’une aspiration “naturelle” qui fera qu’on ne verra aucun concurrent, ou presque, se retrouver isolé. Nous formerons un groupe de 3 plutôt réglo sur les distances même si l’espagnol ne devait pas être au courant que c’était 20m pour le PRO sur challenge! Nous reprenons un jeune sur la fin du vélo tu team Argon, je me dit alors qu’il doit être cuit pour être ici en perdition, peu importe le dernier semi de la saison approche et je n’ai pas envie de me sentir résigné et bridé comme au Bayman alors je vais partir de façon dynamique.
Je descends de mon vélo avant la ligne puis cours vers mon vélo quand le jeune du team Argon manque de nous envoyer en l'air tous les deux en voulant passer comme une furie sur ma droite. “Du calme le jeune, tu peux perdre plus que tu ne vas gagner en t’affolant à descendre de ton vélo!”. Il part sur le semi comme une balle, vraiment, à bloc! Sacrée allure et je l'envie d’être aussi dynamique à la descente du vélo. Pour ma part je démarre déjà assez fort autour de 3’35/km et il me colle bien entre 5 et 10” du kilomètre à vue de nez. Des 4 qui ont posé ensemble, je suis le 4ème…en étant parti vite pour moi (spoiler alerte : je finirais devant chacun des 3 concurrents qui sont alors devant moi!!). J’ai mon rythme, je suis content car dans l’offensive. je reviens rapidement sur l’espagnol que je décroche. Fin du premier tour, je vois que le premier de la course, Mika Noodt, va me prendre un tour (5kms), ça pique oui oui. Je vois également que l’espagnol reste dans son sillage, ce qui lui permet de revenir sur moi. “Ah ça non, ce n'est pas cool, je l’avais laché!”. Quand ils passent l’allure n’est pas extrêmement plus rapide que celle à laquelle je cours, je me cale donc en dernière position du petit groupe de 3 que nous formons. Nous naviguons à 3’38/km environ. Je ne suis pas en souffrance du tout, ça me permet de gérer l’alimentation, de me concentrer sur le relâchement, les trajectoire sur cette piste cyclable parfois cabossée et voir que derrière il y a un très grand Mathis Margirier qui revient vitesse grand V. Dans les derniers hectomètres ça s’affole autour de nous car il n’est plus qu’à 10”, puis 8, puis je me retourne pour lui faire des signes que le premier est là, nous le cachons et je ne voudrais pas qu’il baisse les bras car n’ayant pas la tête de course en visuel. Quand je vois qu’il revient plus près, je me transforme en spectateur et l’encourage du mieux que je peux pour qu’il aille chercher la victoire sur le fil, un grand bravo Mathis! De mon côté il me reste un tour, je l’aborde assez sereinement car j’ai la sensation d’avoir fait du derrière “pacer” ce qui m’a fait économiser pas mal d’énergie. J’attends patiemment la moitié de ce dernier tour pour déclencher une accélération progressive que je saurais tenir jusqu’au bout sans trop m’écraser. En passant le panneau du 18ème kilomètre, le moment semble être le bon et j’accélère assez franchement. Après coup ma montre aura enregistré des allures allant jusqu’à 3’20/km sur ces 3 derniers kilomètres. Je sens que mes appuis sont encore bons et je rattrape rapidement plusieurs concurrents en train de vraiment s’écraser sur ce final. Je rattrape même le jeune bolide du team Argon qui est alors beaucoup moins fringant qu’au départ de son semi! Franck Guyon ayant lui abandonné en cours de route, mes 3 compagnons de fin de vélo sont bien derrière moi. La gestion les gars, c’est important!
Je termine mon dernier semi de la saison sur une bonne note en ayant pu accélérer et finir sur une allure moyenne de 3’37/km sur ce parcours technique par moments. La place est quant à elle anecdotique (24ème) mais la start list était fournie et la densité à l’avant m’a mis hors jeu assez rapidement avec les groupes formés devant moi à vélo.
Pour briller un peu plus à l’avant sur ce genre de courses avec un vélo très plat et une forte densité il faut absolument sortir dans le groupe devant ou celui devant le groupe devant 😛. Ce n’est pas un objectif pour 2024 car je vais prendre la direction des montagnes avec dans le viseur Alpsman et Embrunman. Après une belle année 2023 Flat, Fast and French comme dirait Superfrenchman, 2024 sera Hilly and French. J’ai hâte!
La journée s'est terminée sur un 5kms "décrassage" avec les copains/copinespour la bonne cause avec la pink Run organisée dans le cadre d'Octobre rose. Photo à l'appui, j'étais encore frais pour faire papote avec l'ami Richard ;)
Pour finir, un grand bravo à l'équipe de T2S pour cette orga à Vieux Boucau dans des conditions qui n'étaient vraiment pas gagnées à quelques heures du départ.