Ce dimanche 5 Juin avait lieu l’Half du Galon d’Or. Placé à 3 semaines de l’Ironman de Nice et à 1h30 de la maison, cet half était idéal pour une dernière répétition sans engendrer trop de fatigue liée au voyage.
Ce triathlon est atypique dès la partie natation où tous les concurrents embarquent dans des bateaux pour faire la partie natation en sens inverse, de la plage du Galon d’Or vers la plage de Gatseau, située à la pointe sud de l'Île d’Oléron. Avec une mer légèrement houleuse l’échauffement cardiaque se fait donc tout seul avant même d’avoir pu commencer à faire du sport!! Mon frère faisant ce triathlon également, on se dit en descendant du zodiac qu’on a déjà fait chauffer les cuisses et qu’heureusement que le départ n’est que dans 45’!
L’autre particularité de cette natation est qu’elle se déroule dans un lieu très fortement sujet aux courants, l’organisation règle donc l’heure de départ en fonction de la marée pour bénéficier des 30’ de calme qui précède la marée haute (période appelée l’étale). Malgré celà, le vent assez fort nous créé tout de même un bon petit courant de surface qui va nécessiter de vérifier sa trajectoire constamment durant la natation. Navigation facilitée par la montgolfière qui a été gonflée à la sortie de l’eau n°1…Oui n°1 car la troisième particularité de cette natation est qu’on sort une première fois sur une anse sablonneuse pour y courir puis se remettre à l’eau pour enfin sortir direction le parc à vélo!

Vous l’aurez compris, pas moyen de s’ennuyer durant ces 2000m de natation.
Départ donné, avec une bouée à récupérer main droite assez tôt je ne perds pas de temps et mets de la fréquence de bras et de jambes. Je vois que je pars bien et prends vite une demi longueur sur les autres concurrents, puis une longueur, puis je ne les voit plus. JE SUIS EN TETE D’UNE NATATION! Voilà la pensée qui me traverse l’esprit! Je m’étais dit qu’en triathlon j’avais moyen de réaliser des petits rêves et celui-ci en faisait partie, sortir en tête de l’eau une fois dans ma vie (et sur un triathlon où les concurrents savent nager quand même!). Je me dis alors qu’il ne faut pas m’enflammer car j’ai certainement un mec dans mes pieds qui attend sagement que je le traîne de l’autre côté du rivage. Puis j’oublie qu’il y a surement un mec dans mes pieds et je me concentre sur l’orientation, ma nage, etc… Tout va bien même si j’aimerais que cette montgolfière se rapproche plus vite de moi (ou que je me rapproche plus vite d’elle plutôt!). La première sortie d’eau casse les pattes, je n’ai pas envie de courir comme un dératé, on n’en est qu’au début de la course, donc j’allonge tranquillement la foulée, rien de plus, puis me remet à l’eau pour ce qui sera à peine 2 minutes de natation supplémentaire. J’ai pu voir durant l’interlude à pied que je n’avais personne dans mes pieds. YES, c’est fait, je sortirais premier de l’eau. Première petite victoire de la journée. Je ne m’enflamme pas car je sais que ça peut vite s’arrêter ensuite comme à AIX où j’ai crevé au bout de seulement 20 km à vélo sans pouvoir réparer.

Je vais donc enfourcher mon vélo, en tête, et vois mes deux petits mecs et ma femme en sortie de parc, je prends le temps de leur sourire, j’en profite, je sui sen tête ET on est là pour s’amuser! Le parcours vélo est casse-patte avec quasiment 900m de dénivelé en 85kms. Je pars sur un rythme soutenu mais sans trop en remettre, de peur que les 2 derniers tours (sur les 4) ne soient plus longs que prévus.Avec 8 demi-tours en tout j’ai pu jauger la concurrence derrière moi et voir que je prenais du temps à chaque demi-tour en restant dans des valeurs de puissance correctes. J'utilise de nouveau le capteur de puissance et c’est extrêmement bénéfique pour la tête de savoir à quelle intensité d’effort on se situe. Le parcours vallonné me plait et je vois les copains qui gèrent bien leur vélo également. On fera le premier et deuxième temps vélo côté Stade Niortais avec Loic qui se régale sur ce genre de parcours. Dommage que le frangin ait eu une prépa un peu courte pour pouvoir jouer à vélo parce que ça aurait pu faire un triplé à vélo tout ça :) .

Je pose le vélo en tête avec entre 5 et 6’ d’avance, reste à gérer tout en courant bien quand même. Avec Nice en ligne de mire, il faut essayer de faire une course pleine pour poser les jalons de la prépa finale pour cet Ironman. Dès le départ à pied, je sens que ce parcours ne va pas trop me plaire. On s’enfonce dans la forêt sur des singles VTT et c’est parti, droite, gauche, montée, descente, droite, gauche avant de reprendre enfin une piste cyclable. Bien trop courte à mon goût car au bout on retourne direction la plage, montée d’une dune, course dans le sables, etc…la partie à pied n’est pas une CAP traditionnelle avec ⅔ de piste cyclable et ⅓ de chemin comme annoncé par l’orga mais plutôt l’inverse. Je ne prends donc pas de risque, n’envoie pas comme je l’aurais voulu pour plutôt faire attention aux racines et déformation terrain afin d’éviter de me tordre une cheville. Finalement, la CAP se déroule sans trop d’accroc et je passe la ligne en vainqueur avec un chrono de 3h53 assez rapide vu le terrain emprunté.

Cette dernière course de préparation se sera donc déroulée quasi parfaitement. Enfin une course pleine après les 3 premières courses qui ne m’ont pas permis d’être satisfait dans les 3 sport.
Je pars rassuré et prêt à attaquer la fin de prépa … en route pour Nice!