Cette histoire commence par une bonne gastro le début de semaine précédent ce weekend de Pâques. Moi, ma compagne et Tom d’ailleurs, tout le monde y est passé. Cette chasse aux œufs de Cannes s’annonçait donc plutôt mal avec 2 jours cloué au lit à ne pas avaler grand chose et avoir des sueurs froides sous la couette. Le contre la montre de la récupération était donc lancé dès mercredi pour tenter de refaire surface, reprendre des forces au maximum et oublier cet épisode malheureux du début de semaine.
Les jours avançant, je me sentais de mieux en mieux, la semaine ayant été chamboulée, j’ai par contre du alléger grandement les entraînements de la semaine pour privilégier d’être moins actifs musculairement mais assurer la récupération et la reprise de force. Je pense avoir pu récupérer mes forces pour le Cannes International Triathlon à temps car je n’ai pas senti de faiblesse réellement.
Le départ donné à 8h dans une eau à 16 degrés fut mouvementé avec 1200 triathlètes pressés de se mouiller pour la première de la saison en France. Une fois le gros de la bagarre passé, la natation était un régal avec des fonds marins visibles dans cette eau claire (et froide) mais l’orientation fut chaotique avec un soleil levant que nous prenions de pleine face pour revenir vers la plage lors des 2 boucles. Ca aurait été un coup à ne jamais retrouver la sortie ! Je sors finalement un peu titubant et pas hyper réchauffé en un peu plus de 31’ pour ces 2kms, pas une natation phénoménale mais le gros morceau arrive avec un parcours vélo montagneux.
Avant de passer le petit plateau, un bon 10kms de plat nous attendait à vélo pour chauffer les jambes et commencer par jouer du gros braquet sur la croisette encore endormie. La montée du Tanneron arriva ensuite pour rentrer dans le vif du sujet. A partir de ce moment là, il n’y avait plus de répit car la route quand elle ne montait pas, s’amusait à serpenter dans l’arrière pays Cannois, parfois sur des routes qui vous offrait l’impression d’être sur une plaque vibrante à 50km/h à vélo. Sensations garanties ! Malheureusement, ce parcours sauvage devait bien s’arrêter à un moment et le retour vers Cannes fût moins « poétique ». Englué dans un flot de circulation incessant sur la quinzaine de kilomètres de descente qui nous permettait de rallier Cannes, le triathlon devint un parcours du combattant pour doubler les voitures, éviter celles qui s’engageaient dans les ronds points que nous empruntions et zigzaguer entre les 2 files de voitures « bouchonnées » dans certaines petites villes. C’est vraiment le gros point noir de ma journée car lorsque l’on produit un effort intense, il est toujours difficile d’accepter de devoir freiner, ralentir ou anticiper des mouvements extérieurs aux seuls obstacles fixes de la route. Enfin arrivé sur la Croisette, le soulagement d’avoir passé ce petit chaos routier était bien présent. J’ai pu relâcher légèrement les jambes pour partir ensuite courir.
Après une transition correcte avec tout de même pas mal de chemin à faire lors de celle-ci, je partais enfin courir sur un rythme élevé de 3’25-3’30/km, surtout après un parcours vélo accidenté. Une fois la respiration trouvée, je prenais mon rythme et avalait assez rapidement quelques concurrents. Au détour d’un demi-tour, je vis qu’Andreas Raelert et Bertrand Billard et Karl Shaw formaient un groupe qui naviguait quelques secondes derrière moi pour me prendre un tour de circuit pédestre. Une fois ces 3 là revenus sur moi, je suivi le pas avec grand plaisir. Les quelques kilomètres passés au côté d’Andreas Raelert principalement passèrent à une vitesse folle et à une allure toujours oscillant entre 3’35 et 3’25 aux grés des petites montées/descentes et demi-tours. Ce moment fut super intense à observer cette légende du triathlon tout en restant assez concentré pour ne pas exploser et lever le pied au bon moment. Je laissais justement filer Andreas Raelert avant la fin, nous n’étions alors plus que tous les 2 à former le groupe, je pense qu’il commençait à être pressé d ‘en finir ! La course à pied passa bien pour moi, sans coup de mou et le public concentré sur ce parcours urbain de 4kms concentré dans un périmètre d’1km permettait de ne jamais se sentir « seul au monde » pour ne rien lâcher de ce dernier effort.
La ligne d’arrivée coupée en 16ème position pour moi fut synonyme de délivrance et de satisfaction, surtout grâce au retour à vélo puis à pied qui fut conclut solidement avec un 5ème temps sur le parcours pédestre ou je suis entouré au classement de nombreux professionnels et pas des moindres ! L’espace d’arrivée étant encore dépeuplé, j’ai eu le bonheur de voir passer à coté de moi les Sebastian Kienle (le vainqueur) et Andres Raelert qui allaient chercher leur victuailles d’arriver pour recharger la machine !
Une fois cette belle journée du dimanche passée, il était temps pour Tom de passer à l’action et d’aller à la chasse aux œufs pour conclure ce long weekend de Pâques à Cannes.
Cotoyer ce monde professionnel donne envie de rester à son contact mais les fonds du foyer ne peuvent pas subvenir à tous les besoins et ne sont pas extensibles. Si des amis, sponsors ou autres voulaient me voir « grimper » plus haut, je pense qu’il pourrait me rester de belles choses à envisager.