Actus

18/10/2022

Haf Saint Cirq Lapopie

posté à 16:03

Je vais vous raconter ma dernière course de la saison, à Saint Cirq Lapopie. Commençons par la veille de course avec son lot de petites surprises rigolotes! Prêt? C’est parti!

Vendredi 14 Septembre, 12h40, je récupère Clémence pour partir direction St Cirq Lapopie pour un weekend “Sport et découverte en amoureux”. 4h30 de route plus tard, nous voilà arrivés au pied de St Cirq Lapopie. Je dis pied car la ville est perchée en haut d’un gros rocher que nous allons devoir escalader le samedi, deux fois à vélo et une fois à pied. Seule la natation est plutôt plate ici!

Avant ça, il faut aller chercher le dossard. Nous sommes garés en bas et les dossards sont …en haut! Petite montée du village de Saint Cirq Lapopie en guise de mise en jambe suite au trajet en voiture, ça réveille gentiment les jambes et j’entend ma compagne de route (et de vie) buffer un petit peu. Mais chuuuut, ne lui dites surtout pas que je vous ai dit ça :)

Direction l’hôtel puis nous trouvons un restaurant sympa pour le repas d’avant course. Vraiment sympa! Nous nous y rendons et voyons un écriteau à l’entrée annonçant “Soirée Moules-Frites”...hummm bizarre. La seule carte sur le table est celle des boissons…hummmm bizarre. La serveuse vient nous voir, nous demande ce que nous buvons puis nous dit “Je suis sûr que vous prendrez des moules frites…”Euh non…”. Bon voilà, nous sommes tombés dans (certainement) le seul resto du coin qui faisait sa soirée moule frite. La veille de course je n'étais pas chaud pour tenter le coup. Nous sommes donc passés pour les boulets et avons commandé un parmentier de canard et une salade du pays le soir de la soirée moules frites du restaurant local! Voilà voilà, c’est nous que v’là!

Départ du Half samedi, 12h. Ça laisse un peu de temps pour prendre son temps le matin. Petit déjeuner tardif et direction le parc à vélo. L’eau est annoncée à 18,3°C. Je ne m’affole plus, après les 14,5°C du Bayman je vais commencer à pouvoir penser au Norseman!! Je discute avec l’équipe organisatrice très sympa, dépose le vélo puis nous partons en navette vers le départ 2 kms en amont de la sortie de l’eau. L’organisateur nous a averti qu’il avait plus la veille et que le niveau du Lot était monté de 35 cms, ce qui veut dire que le courant allait nous pousser, les temps natation seront donc à surtout bien mettre en avant sur Strava! :p

Départ dans l’eau, je pars bien à gauche pour profiter au maximum du courant plus porteur au milieu d’une rivière. Je pars vite, personne devant, le start est bon. Je sens une légère tape sur mes pieds : “Ok je ne suis pas tout seul”. En regardant à droite je vois un concurrents se rapprocher rapidement, puis me passer aisément. Je prends un moment la vague puis rétrograde régulièrement donc je le laisse partir pour prendre mon rythme rapidement. Il s’avère qu’ensuite je vais le garder assez proche de moi à quelques dizaines de mètres devant moi et je sortirais à moins de 20” de lui. Nous aurons donc tous les deux fait quasiment la même natation mais chacun solo, NO DRAFTING même en natation aujourd’hui! Derrière nous deux ça sera sorti à 2’, un bon petit trou est donc fait.

Sortie du parc à vélo, je vois le premier juste devant. Le départ vélo se fait par la montée dans Saint Cirq Lapopie, un bon kilomètre et demi entre 7 et 10%, pas mal comme mise en jambe. En haut de cette côté j’ai déjà pris les commandes, c’est parti pour un solo de 90kms si tout va bien. Les jambes sont dures à se mettre en action, j’ai l’habitude alors je me rentre dedans. La grande portion de plat avant la première montée dure 15 kms, j’essaye de faire en sorte que cette première montée arrive le plus vite possible, je sais que je serais plus à l’aise dans cette ascension. L’ascension enfin devant moi, c’est dur! “Ah tu l’a voulue, tu l’a attendue, maintenant faut y aller!”. Je monte en rythme, fait la descente bien concentré et ce premier tour est déjà quasiment terminé avec une bonne portion de plat bien roulante pour me ramener au pied de Saint Cirq Lapopie. Ce premier tour sera passé assez vite, le second le sera également, la dernière montée finira de me scier les jambes mais il faut courir après donc je fais tout mon possible pour récupérer et soulager les jambes dans la descente et la portion de plat qui m’emmène à T2.

Dépose du vélo, je pars courir sur un rythme sympa, pas super rapide comparé au Bayman mais le parcours vélo était ici beaucoup plus compliqué, c’est donc normal que les jambes soient moins en condition pour courir vite. De plus, j’ai une sacrée avant ce plus de 10’ à la pose du vélo et une montée de Saint Cirq Lapopie à effectuer à la fin du premier tour CAP. Je dois donc rester sage et gérer au mieux pour ne pas subir un coup de mou qui pourrait arriver si j’étais trop gourmand. Fin du premier tour, montée dans le village, pentes raides, escaliers, descente raide. Je n’aime vraiment pas ça mais la beauté du lieu permet clairement d’apprécier ce moment et les encouragements du public. Je termine le second tour toujours sur une bonne allure sans coup de moins bien en relançant quelque peu sur la fin, il en reste encore alors je me fais plaisir. Les gels Maurten caféiné achetés chez Foulées Niort font leur effet car je me sens encore bien “vivace” pour une fin de semi d’Half Ironman. Pour autant, le ventre lui va toujours bien. Enfin un gel qui ne me détruit pas le bide!

Je boucle ce parcours accidenté en 4h06, avec les distances respectées (2200m nat / 88.8kms vélo et 20.5 kms CAP). Le chrono est plus que correct pour un tel parcours et je passe la ligne un bon quart d’heure avant les autres concurrents. Le coach avait dit que pour le Bayman je serais un peu court pour être en forme et que je serais mieux ici 15 jours après. Il est compliqué de savoir où se situe cette performance par rapport au Bayman car la concurrence n’est pas la même mais le travail fourni à l'entraînement et notamment sur le vélo ces derniers temps semble payer car je retrouve de la puissance à vélo. Cette puissance qui m’a cruellement fait défaut en début d’année. Alors pour cette dernière de l’année je pense déjà à 2023 et cette fois pas de bêtise, je bosserais à vélo en temps voulu sans me transformer en coureur à pied à 100% sur les 6 prochains mois. Les petites cuisses de coureurs ne permettent pas d’appuyer fort sur le bike! Il y aura également du boulot cet hiver pour trouver un vélo de CLM, chercher des partenaires (c’est bien de faire des courses, mais il faut pouvoir y aller dans de bonnes conditions), et travailler un planning de courses sympa et motivantes pour aller chercher des résultats.

Pour conclure, le triathlon de Saint Cirq Lapopie est à placer sur votre liste des beaux triathlons à faire.. Le cadre est magnifique pour passer un bon weekend que vous soyez en famille, entre amis, entre amoureux. Les parcours sont aussi durs que beaux et l’ambiance est festive et bonne enfant, bien chauffée par un speaker de qualité.

Place à l’hiver, see you in 2023. Avant ça, je vous raconterais peut-être quelques 10kms ou semi-marathon hivernaux.

 


05/10/2022

Le Bayman du Mont Saint Michel

posté à 13:48

Bretagne normande? Normandie bretonne? Bref ce weekend je montais au Mont Saint Michel pour courir sur les terres normandes, puis bretonnes et enfin normandes! Au briefing d’avant course le ton était donné “Vous avez des arbitres Normands ET Bretons sur la course”, le parcours vélo prenant grandement possession des terres bretonnes, une alliance arbitrale était de mise pour la course.

Ce weekend, j’ai donc nagé en Normandie, au pied du Mont Saint Michel, roulé en Bretagne puis couru en Normandie au pied du même Mont…et même sur ses hauteurs!

En Normandie, un 1er Octobre, il peut faire frais. Eau annoncée à 14,5°C. Les courageux du XXL qui se sont élancés à 7h30 et que je croise frigorifiés ne me rassurent pas. Moi qui ait horreur de l’eau froide je sais que je cours droit vers une petite cryo de 30’ pour commencer ce Half du Bayman. Je pars trottiner quelques minutes pour chauffer la machine puis la mise à l’eau arrive rapidement. Un pied **Aglagla**, le mollet ** Ca va sur cette partie, merci la combi ** et enfin LA TÊTE ** Yahouu, passage en mode warrior, il va falloir être combattant d’entrée de jeu**. Je nage vers la ligne de départ dans l’eau et me fait la réflexion que l’eau est salée. La source étant de l’autre côté du barrage, je n’avais pas pensé avant à ce détail mais on va flotter un peu mieux, c’est cool. Heureusement le départ est vite donné une fois la mise à l’eau effectuée. Je pars vite parce que ce mass start est bien fourni en concurrents et il ne faut pas rester englué dans le pack. J’arrive à vite poser une nage correcte mais je commence alors mon zigzag effréné, l’organisation nous ayant fait partir 5’ après les femmes. Je ne pense pas que ce soit une bonne chose car on arrive sur les dernières très vite, parfois sans voir qu’on arrive dessus et on se gêne mutuellement. Il devient alors difficile de poser sa nage et on crame beaucoup plus de gaz à devoir gérer les packs de filles à dépasser. Point positif, je suis tellement à fond sur cet aspect que je ne pense plus à l’eau froide, jusqu’au demi-tour. Le retour se fait contre le léger courant qu’on ne sent pas vraiment, je suis accompagné d’un ou deux autres concurrents et on vise la sortie. Je me réjouis alors de me dire que je n’ai pas froid finalement. Merci la combi Mako, flex et chaude, un must have!

Sortie de l’eau suivie d’une longue transition, on doit courir un bon 500m jusqu’au parc. Je trottine vite sans me mettre à fond, j’ai toujours du mal au départ à vélo à trouver des jambes qui veulent bien appuyer, j’aimerais pouvoir partir vite. Transition faite correctement puis…ça pique. Les jambes sont dures, c’est reparti pour un tour! J’en ai pour une petite dizaine de kilomètres avant que ça veuillent bien répondre à nouveau, le sang devant passer des membres supérieurs aux membres inférieurs. Dix kilomètres avec beaucoup de vent de face. Il faut chercher à être aéro et appuyer quand même, la douleur c’est dans la tête! Les premières bosses abritent du vent et activent encore un peu plus les jambes. Le parcours est technique et varié, c’est agréable d’avoir un minimum de pilotage, beaucoup trop de triathlon privilégient les grands axes pour appuyer un maximum comme un idiot, il en faut,certes, mais ce n’est pas que ça le vélo. Merci au Bayman pour ce beau parcours vélo. Les 20 derniers kms se font sur une petite route en très bon état et vent de dos. Ici, si tu ne roules pas à 50km/h, tu sais que tu es cramé! Ca roule vite tout en économisant les muscles pour le semi qui suit, c’est kiffant cette monté d’adrénaline liée à la vitesse.

T2 correcte là aussi, on est sur du long donc je dis correct là où elle serait pourrie sur un S! Chaussettes, chaussures, casquette, lunette, ravito. La caravane est chargée, on peut y aller! Je pars sur une bonne foulée, les jambes ont envie, tellement envie que je calme le jeu à la sortie du parc mais suis quand même en 3’20. Je vais partir comme ça entre 3’25 et 3’30 sur les premiers kilomètres avant de me freiner un petit peu. La reprise post coupure Ironman n’ayant intervenue qu’il y a 3 semaines, je peux craquer sur ce semi si je m’enflamme trop en partant trop vite. Je réduit ainsi l’allure pour redescendre en 3’33 sur le premier tour durant lequel je reprends 2 concurrents, ce qui me place alors 4ème. Je vois qu’Aurélien Raphaël s’est fait doubler par Yann Guyot Aurélien ne semble vraiment pas au mieux donc j’imagine le reprendre mais Yann lui à une allure qui est proche ou équivalente à la mienne donc ce sera compliqué de le reprendre, sauf craquage de sa part. Je passe vite 3ème, le premier, Théo Debard, a posé le vélo avec 8’ et je n’imagine pas qu’il puisse être inquiété. Au demi-tour du 15ème je crois le 4ème que j’avais vu un peu avant et qui court vraiment très vite. Il m’a repris vraiment beaucoup de terrain et me talonne maintenant. Bon je passe 4ème, en courant en 3’35/km de moyenne depuis le début, il n’y a rien à faire, ça galope trop fort. Après un coup de moins bien aussi bien physique que mental suite au dépassement de Martin Laurent pour la 3ème place je me remobilise et il ne reste plus qu’à aller au bout sans craquer, en essayant de maintenir l’allure jusqu’au pied du Mont Saint MIchel. Gérer le Mont et remettre le reste de gaz sur les 2 derniers kilomètres jusqu’à l’arrivée. Arrivé au pied du mont, je me rends compte que je n’ai toujours pas croisé Théo Debard qui devait arriver pourtant à ce moment-là. Puis je croise Yann et lui demande où est Théo (pas de réponse). Quelques encablures plus loin je vois Théo qui marche dans le Mont, je lui adresse un message d’encouragement car je sais que ça fait mal un explosion, surtout quand on est en tête, et reprend ma route vers le podium qui était devenu inespéré et qui est maintenant quasiment assuré, Binjamin Chiron étant à distance respectable derrière. Devant c’est plus rapide, derrière c’est loin. J’en profite pour tourner la tête et regarder la vue dans la montée du Mont Saint Michel, c'est beau, la journée est belle, je prends mon pied. Descente très prudente car ça descend raide puis je retrouve le plat et la foule des 2 derniers kilomètres. Je vois Martin devant au loin, il ne m’a pas repris beaucoup de terrain malgré ma montée et descente prudente et je finis en 3’33/km jusqu’à l’arrivée sans puiser dans un effort total vers la finish line. Le corps aura tenu, la forme est meilleure qu’espérée et l’objectif de m’amuser en étant dans le match devant est totalement atteint. C’est top.

Merci au Bayman qui, pour une première orga, a mis les petits plats dans les grands. Public comme athlètes ont grandement apprécié le spectacle offert par les triathlètes mais aussi par le cadre grandiose du site du Mont Saint Michel.

 


25/08/2022

Mont Tremblant, ses queues de Castor, sa poutine...et son IRONMAN!

posté à 01:28

Arrivé jeudi, soit à J-3 de l’Ironman, j’étais serein sur la capacité d’Air France à faire suivre mon vélo dans l’avion. Mais si nous voulions pouvoir profiter la semaine qui suivait l'événement, partir au plus tard était la meilleure option. Arrivé à Montreal et après une très longue attente (vol complet, je vous laisse imaginer la tonne de bagages qui circulait) j’ai retrouvé tout mon matériel. Mont Tremblant, “nous v’la”!

J-2, pas grand chose à faire, une petite natation en famille, un petit tour de vélo pour aller chercher le dossard, le briefing Pro et un petit tour dans mon tremblant. J’aurais quand même expérimenté une des plus chères natations de ma vie! Je vous explique:
La très gentille (ils sont tous gentils ici) hôtesse de caisse nous a demandé si on avait “des caps de bains”?
“Euh oui on a des serviettes, mais des caps de bain”
Elle redit “Des caps de bains” en montrant sa tête
“Ah ok des bonnets, non pas sur nous, j’en ai à peu près 378 à la maison mais pas ici”
“D’accord, c’est obligatoire, je vous en vend 4?”
“Ok”
Les enfants essayent pour savoir quelle taille, etc…ça vous fera 60$.
“OUCH, ça pique pour une heure dans l’eau!!!”
On dira que l’expérience a été bonne au moins, la piscine était cool, les enfants se sont bien amusés et Clémence a pu nager un peu. Dans ces moments où on se fait un peu avoir on a tendance à se dire “Cool, c’est les vacances!” non?
S’ensuit un vélo durant lequel je reconnais la boucle finale à parcourir 2 fois durant l’IM. Cette boucle s’appelle “Chemin Duplessis”, les canadiens qui aiment donner des noms originaux auraient très bien pu l’appeler “La route des toboggans” ou “le tape-cul”! On y alterne des portions de montées raides entre 10 et 15% avec des descentes rapides et ce durant 10kms (à l’aller) puis demi-tour au bout pour reprendre cette même route: rebelote. Je ne vais pas vous cacher que je préfère ce genre de route aux autoroutes toutes plates de Salou mais il va falloir être sage pour ne pas y laisser trop de plumes dans ces montagnes russes dimanche! Briefing PRO en anglais, rien de spécial, un peu d’humour canadiens, c’est détendu et j’y retrouve Romain Guillaume, autre pro français engagé. On fait connaissance, on discute, il est super sympa. Très heureux d’avoir pu le rencontrer, simple et abordable. Il a gagné ici il y a 10 ans et a participé 6 fois au IM Mont Tremblant! Moi je n’en suis qu’à ma première participation ici mais le lieu m’est familier pour y être venu il y a 8 ans en amoureux avec Clémence avant que le tourbillon des naissance ne nous envoie 2 petits mecs pleins d’énergie et en bonne santé (auto persuasion qu’ils sont mignons malgré le fait qu’ils nous usent!!!).

Bon on avance? J-1? Vous sentez qu’il va être long ce CR non? Veille de course rapidement alors : footing sur le “petit train du Nord”, la piste cyclable interminable du coin. Dépose du vélo, retour en bus et glandouillage tout l’aprem.

Jour J, on y est! Levé 3h35 pour départ 6h35. Gatosport avalé (merci Yannick et Mat’ pour les conseils, le goût Caramel Beurre salé est trop bon), bananes, thé, go! Check du vélo déposé la veille, j’y met la bouffe du jour, tout est ok. Eau à 22.0°C, combi interdite pour les pros, les groupes d'âges pourront quant à eux nager bien au chaud et bien flotter. Je me fais violence pour aller m’échauffer dans l’eau en swimskin malgré qu’il ne fasse pas chaud. Dans l’eau ça va elle est fraîche mais je me dit qu’on va se réchauffer. Je ressors de l’eau et là ça pique! Je tremble de tout mon corps, le kway de mon père évite que j’ai encore plus froid mais j’ai froid! Je l’enlève à 5’ du départ, j’ai froid. Puis je n’y pense plus, je n’attends qu’une chose, PARTIR.

Coup de canon, feu d’artifice apparemment (moi j’ai entendu le coup de canon puis le “bloobloobloobloob” du départ quand on est dans l’eau. Je me place pas trop mal, je me fais chahuter mais j’ai toujours des pieds. J’avance mais les pieds devant ne vont pas droit, j’ai du mal à fixer la trajectoire. Je force un peu, vois que c’est compliqué de tourner les bras et sens une douleur monter dans ma tête, au niveau des cervicales. Violent mal de tête alors qu’on n’a pas fait la moitié de la natation. Je me résigne à prendre mon rythme en solo avec ce mal de tête qui m’empêche d’être au taquet. Le froid m’a sans doute provoqué cette douleur style début de méningite. Le but est alors de sortir de l’eau du mieux que je peux en m’appliquant comme je peux. Je sors de l’eau en 1h, c’est pas beau à voir mais en swimskin en étant planté dans l’eau je prends et rien ne peut gâcher ma journée à Mont Tremblant, j’ai la volonté d’en profiter un max.

Je cours vers mon vélo en mode Mr Freeze, monte dessus et appuie sur les pédales, je ne sens pas mes jambes glaçons mais les watts montent normalement, cool. Il se met à pleuvoir sur ce départ vélo et là j’ai très très froid. Si ça continue tout le vélo comme ça je ne suis pas sûr de pouvoir terminer, clairement je sens que je n’ai pas ce qu’il faut pour résister dans le froid. Heureusement, la pluie cesse vite, nous prenons des routes dégagées mais il fait bon et la température va remonter. Je profite même d’une petite ondée avec une température convenable pour me dire que “je suis bien ici, c’est agréable l’humidité chaude”. Arrive la fin du premier tour et le Chemin Duplessis que j’ai renommé “Route des toboggan”. Je m’amuse bien avant de me rappeler qu’il va falloir être plus sage car il reste encore un tour après ça! Et justement, après ce chemin j’ai un bon coup de moins bien sur le début de la première boucle. La puissance ne monte plus facilement, je rentre dans le dur. Mode “Accroches toi” activé. Malgré ce coup de mou, je reprends des concurrents, la chaleur qui est maintenant assez élevée doit faire des dégâts. Je reste focus sur mon effort sans me décourager, la journée est longue et on sait d’avance que des hauts et des bas peuvent se succéder durant ces 8 à 9h de course (ou plus si explosion prématurée!). Retour sur Mont Tremblant, le second passage sur le chemin Duplessis est, comme je m‘y attendais, un peu plus compliqué que le premier mais paradoxalement j’apprécie ces changements de rythme réguliers qui font du bien à la tête, un peu moins aux jambes. Je termine ce vélo bien entamé quand même, ce parcours laisse des traces qu’on le veuille ou non. Il reste encore à aller courir le marathon vallonné qui m’attend.

A la dépose du vélo je trottine difficilement, le pied gauche semble bloqué, je suis coincé de partout, merci les 180kms de bike! Un peu moins de 2’ à T2 qui me permettent quand même de changer les jambes de cycliste en coureur car je pars bien, sur un rythme cool mais autour de 4’15/km. Le parcours commence direct par une accumulation de montées et de descentes, style chemin Duplessis mais à pied! Je regarde peu la montre, je gère sur l’allure ressentie qui dit : “tu peux courir comme ça pendant longtemps”. Je suis alors en aisance et profite du public et des bénévoles. Je sais que si je veux bien courir, le premier semi doit passer comme une formalité sans être déjà dans une forme de bagarre contre moi-même. Je déroule bien, j’attend gentiment le retour sur Mont Tremblant. Je m’enflamme un peu en passant devant la foule massée dans le centre et ma famille, quel pied! Mais à partir de ce semi, mon pied gauche me lance comme si on m’avait planté une pointe sur le dessus du pied. Les descentes ont dû taper un peu trop et déclencher cette douleur, ou bien le serrage de mes chaussures n’est pas optimal et compresse un peu cette partie. C’est de pire en pire, je m’arrête une fois, deux fois, trois fois en remettant la languette et en desserrant le laçage. Je suis dégouté car j’ai les jambes encore fraîches, je pourrais envoyer sans soucis. Au lieu de celà, je dois danser en souplesse sur mon pied gauche pour éviter d’aggraver le phénomène. J’avance en espérant pouvoir aller au bout sans devoir m’arrêter complètement, histoire de sauver le principal. Au 30ème km, je prends la précaution de faire un stop WC d’1’. Puis dernier demi-tour, maintenant c’est direction le Mont Tremblant et sa finish line! Mes péripéties m’ont quelque peu éloigné de mon plan nutritionnel, je m’en rend compte et prends une gomme énergétique mais le mal semble être fait. J’ai un coup de bambou assez costaud au 32ème. Encore 10kms, je dois m’accrocher, repousser un peu ce mur et passer en mode économie d’énergie. Ce mode il est simple respirer, adopter une foulée propre et ne plus calculer autre chose. Je suis tellement dans ce combat intérieur que j’en oublie quasiment la douleur au pied…mais elle est toujours bien là. Les moments de marche pour boire aux ravitaillements sont de plus en plus longs mais j’avance. Je vois Mont Tremblant, la montée “Red Bull” puis le dernier kilomètre m’emmènent gentiment vers la finish line. J’aurais remonté encore quelques places pour terminer 14ème. Un top 15 ici, c’est cool. J’aurais pu espérer mieux dans un très grand jour sans accrocs mais je prends avec plaisir ce top 14, suis content d’avoir été au bout et de la façon dont j’ai pu me battre avec envie et la volonté farouche de ne pas sortir de ma course pour tourner la page de l’IM de Nice.

En conclusion, l’IM Mont Tremblant est un des plus beaux IM que j’ai eu l’occasion de faire, parcours magnifique, exigeant. Une ambiance de dingue avec une ferveur locale bien présente. Une culture du spectacle et de l’évènement qui est remarquable pour cette petite ville de moins de 10 000 habitants.

Ici les vacances continuent, suite à l’Ironman le thème étant de voir du pays. Le Canada est magnifique et nous profitons de cette petite coupure post Ironman pour lâcher grandement le régime sportif (je vous conseille de gouter des queues de Castor!), le rythme sportif et relâcher la pression avant la rentrée et une reprise du sport en Septembre! :)

 


28/07/2022

Triatbreizh 2022 : c'est la bonne!

posté à 14:50

Je prenais la direction de la bretagne 15 jours après Libourne pour ma troisième participation au Triatbreizh. Epreuve que j’affectionne pour y avoir toujours assez bien performé (2 fois second) et pour son organisation de qualité (bière et crêpe à l’arrivée!). Comme au Galon d’Or, mon frère prenait le départ à mes côtés. Boost de motivation++ même s’il manquait mon écraseur de pédales préféré pour former la triplette maléfique! :)

Après une route usante ponctuée de quelques bouchons, je me présentais à Inzinzac Lochrist avec un bon mal de tête le samedi après-midi. J’allais donc rester au calme pour faire passer celui-ci du mieux que je pouvais car la nuit sera plutôt courte. Réveil 5h15 pour un petit dej en famille sur la table de camping, ambiance colonie de vacances plutôt sympa. Nous prenons ensuite la direction du départ à vélo avec Julien. Six petits kilomètres qui serviront d’échauffement car pas d’échauffement natation autorisé avant le départ.

Le START, on y est. Départ dans l’eau, ça cogne un peu. Mon voisin de palier aquatique, Julien Gonnet, m’en colle une grosse sur la main, fait glisser ma montre sur ma main ce qui la stoppe (constat fait en sortie de l’eau). Ça fait mal mais c’est le jeu des mass start. Je suis bien placé, personne devant, je vois Greg Mallet à ma droite qui nage en maillot de bain (ancien Champion Olympique en natation). Un groupe se forme à l’avant, j’en vois 2 à mes côtés puis je verrais à la bouée du demi-tour que nous sommes en fait 5. Tout se passe bien, je gère dans les pieds car ça nage pas mal. Ça se complique après 1200m car on reprend les dernières femmes parties 10’ avant nous. Un zigzag géant commence alors. On se perd puis on se retrouve régulièrement jusqu’à la sortie de l’eau. Je sors avec la tête du groupe, me pensant en tête de course. Ce qui était faux car je n’aurais pas vu partir le nageur solitaire qui nous aura mis un peu plus d’1’/1’30”.

Entrée à T1 et…belle glissade sur le tapis de chronométrage. Placer ce tapis en plein dans un virage avec les pieds mouillés ce n’est pas le top, plusieurs chutes se seront produites apparemment à cet endroit. Départ vélo assez compliqué car en montées directement. Les jambes sont raides, je n’ai pas de gaz pour appuyer, j'appuie donc comme je peux en attendant que le sang bloqué dans les bras descende dans les membres inférieurs. Durant cette période qui durera environ 12 kms je me prends la tête avec un mec qui semble ne pas comprendre la règle du “sans drafting” et se colle à 4/5m de ma roue arrière. Je lui crie qu’il doit être à 10m et sa réponse me scie : “C’est toi aussi, tu n’as qu'à pas mettre tout le monde dans le rouge”... Passons mais il faudra que certains revoient la notion du triathlon longue distance sans drafting. Je le fait donc sauter après 20’ , reprend l’homme de tête vers la mi-parcours (“Tiens je n’étais pas en tête”) puis repasse 2ème après m’être fait passer par une moto sortie de je ne sais où. Le gars est super bien posé et envoie très fort sur le plat en gérant ses montées un peu moins fort. Il part au loin, je n’arrive pas à le suivre même à distance. Un second homme me passe dans les 20 derniers kilomètres, encore plus vite que le premier. Je me pose des questions, “Suis-je planté au bitume?”. Les watts sont autour de 305W NP depuis le début donc ça semble aller correctement, pas fou mais correct. Advienne que pourra, je poursuis et lèverais le pied sur les 5 derniers kilomètres afin de partir courir correctement, en espérant avoir de meilleures jambes qu’à Libourne à pied.

T2, vélo posé, chaussettes, chaussures, casquette, lunettes, ravito et c’est parti. Ça vole! Les jambes sont légères, je pars aussi vite que possible un peu fâché de m’être fait déposer à vélo. Je vois les 2 premiers sur la rive opposée, ils ont environ 2’ d’avance et je ne trouve pas leur allure extraordinaire pour un début de CAP. Je me rapprocherais très vite d’eux avec un point de mire qui sera de plus en plus proche dès le premier demi-tour (5kms). Je croise Julien Gonnet lancé comme une balle à belle allure. Je reprendrai le premier au 9ème km pour terminer ce premier tour en tête. La différence de vitesse est telle que je sais qu’en gérant le second tour ça sera dans la poche. J’ai les jambes solides, je peux courir comme ça encore un bon moment donc je profite. Je vais enfin passer la marche manquante sur ce triathlon avec une belle CAP que je bouclerai en 1h11’30”. Temps comparativement plus rapide aux années précédentes sur ce même parcours. j‘aurais bien fait de gérer la fin du vélo!

Finish line victorieuse = finish line heureuse! Je profite, retrouve les miens, attends le frangin qui aura sortit lui aussi un beau semi en negativ split. Content que sa remise en route post Galon d’Or ait payé. Il a le moteur d’un Belgy, forcément il crache noir à l’allumage mais une fois remis en route ça tient la route :)

Next? Le pays des caribous! Direction le Canada pour l’Ironman Mont Tremblant le 21 Août! Un bel Ironman suivi d’une belle semaine à la découverte du Canada (et de ses spécialités!).

 


11/07/2022

En mode SuperFrenchman à Libourne

posté à 12:30

La scène se passe à Nice le 26 Juin dernier…

H+1 après l’abandon : Je suis KO, l’Ironman m’a détruit
H+4 : On va encourager les copains sur le marathon, le fait de passer l’après-midi avec Clémence et les enfants me fait un bien fou, j’aurais au moins gagné cet aprem “Bonus” en famille. La déception s’atténue
H+24 : rebondir, il faut rebondir, j’ai des explications à cette énorme contre performance (virus chopé 3 jours avant) mais cette excuse ne me va pas.
H+25 : Half 70.3 des sables dans 6 jours, jouable ou pas coach? -> Réponse : Non!
H+26 : Au bon souvenir du Frenchman, ça fait tilt. Il y a le Half Frenchman Libourne le 9 Juillet prochain, soit dans 2 semaines. C’est bon coach? / Pour quoi faire? / Pour la tête…
On en reste là, on en discute, le coach a compris que quand on tombe, mieux vaut remonter en selle rapidement tout en attendant quand même que les bobos soient un peu estompés. Une semaine aurait été trop courte pour se refaire un moral et une santé. 2 semaines ça devrait passer.

J’ai des expériences inoubliables sur ce label du Frenchman. Déjà vainqueur sur le Half de Libourne en 2020, 2 fois 2ème du format XXL d’Hourtin (2017 et 2021), 2ème du format Half d’Hourtin, 3ème du Frenchman Casteljaloux, etc…

La bonne formule était donc trouvées, pas pour la perf mais pour retrouver du positif, tester le corps et le moral et s’amuser. Super Frenchman et son pote Benjamin Sanson (;p) sont les plus positifs que je connaisse pour la bonne humeur, l’ambiance de feu sur la finish line et ptet même qu’ils sont parfois positifs au Médoc…mais ça on le taira! ;)

Frenchman Libourne donc, 9 Juillet, 9h, départ plongé. Donc départ raté! Les lunettes on glissées chef! Je remet le verre gauche qui s’est un peu fait la mal en plongeant, rien de bien méchant, je pars en tête sur ce rolling start par vagues de 5. Je nage seul tout un moment, bien porté par ma Combi Mako Ultimate Torrent, avant de voir un petit groupe de 3 me reprendre. Parfait! Je les traîne jusqu’à 200m de la sortie de l’eau, moment choisi par l’un d’eux pour attaquer! On ne s’affole pas, le but n’est pas de sortir en tête de l’eau, vous allez voir à vélo! :)

Départ vélo justement, le nageur sorti de l’eau juste devant moi cafouille à trouver ses chaussures en montant sur le vélo, moi elles sont déjà mises, je prends la tête, c'est parti! J’appuie vite assez fort, j’adore ce parcours un peu cassant, parfois technique et parfois vallonné. Les jambes mettent une dizaine de minutes à trouver une puissance solide, j’ai l’habitude. Mais je sens que ça va bien, ça va vite. Fin du premier tour, la voiture ouvreuse file au lieu de tourner à gauche, j’ai fait pareil, donc demi-tour… Je commence à être sur la réserve niveau bidons, je sais que le ravito approche et qu’il ne va pas falloir le rater. Lorsque je l’ai en point de mire, je vois que les bénévoles sont gentiment derrière la table, tous les bidons posés dessus, bien tassés, aucun ne tend de bidon. Eh oh, j’arrive! Je freine au max, tente de me débrouiller par moi même mais badaboum, le bidon que j’ai pris va taper dans les suivant car trop serré et vlan…pas de bidon. Je leur crie “tendez les bidons!” Pas pour moi mais les suivants. Moi c’est fichu, je finirais sur la réserve sans eau et donc avec une petite déshydratation qui va commencer gentiment à rendre la bouche bien pâteuse. Ça va se payer plus tard.

Je pose enfin le vélo, les jambes sont lourdes, très lourdes. Ah oui j’ai fait un gros vélo, ça se sent! J’ai 10’ d’avance donc je ne m’affole pas, mais ça ne va pas vite du tout et je suis déjà en train de me battre pour mettre un pied devant l’autre. Ce semi va être long et chaud. Décision prise : stop à chaque ravito pour bien boire et m’asperger, la péripétie du bidon à vélo m’oblige à un peu de prudence si je ne veux pas finir KO avant la ligne d’arrivée. Les bénévoles du premier point ravitaillement on fait un job au top, eau, coca et elle me disent “on vous à rempli une grande bassine pour vous asperger”. Ok j’enlève mes lunettes et plonge la tête dedans, un régal! La respiration revient ensuite avec ce coup de frais momentané, je retrouve un peu d'allure car le retour vers la fin du premier tour se fait en parti sur la route contre des chemins sur la première moitié. Un passage en sous-bois me recasse les jambes puis on retrouve le bitume, ouf! Je termine enfin ce premier tour, c’était pas facile, bon encore 2… Je me sens beaucoup plus fort mentalement sur ce second tour. Les cartes ont été posées sur la table, je suis mal, j’avance pas bien vite donc maintenant c’est au combat jusqu’à la fin et je m’y projette sur cette finish line. Je ne peux pas baisser les bras, mes deux petits mecs attendent Papa, ne pas décevoir. Lors de ce premier tour, je double des concurrents qui sont eux dans leur premier. Je constate que mon allure est correcte finalement par rapport à l’ambiance globale. La chaleur assomme tout le monde, je reste sur mon plan de marche avec des stops aux ravitos, ça va me permettre d’aller au bout. Le dernier tour est plus spécial, toujours, je me dis “Dernière fois que tu passes ici” ou bien “5kms ça correspond à une fin de footing à la maison”. Je me projette à quel niveau je serais si j’étais à la maison en train de courir sur les quais, ça marche super bien car les distances tant de fois parcourues paraissent ridicules et permettent de voir que l’arrivée n’est pas si lointaine que ça. La finish line enfin en vue, c’est gagné! J’ai été au bout avec cette chaleur, une fois terminé ça va pas tip top, je tient difficilement debout pour répondre à l’interview du speaker, je boirais la mer et ses poissons et reste tranquillement assis à côté des mes petits gars en attendant l’arrivée de Benjamin Chiron, le second et du troisième. Ils sont loin. Chacun semble avoir eu des péripéties avec la chaleur tout comme moi, c’était un vrai combat contre soi-même aujourd'hui. C’est cool, j’ai pu tester le corps et le mental, le virus Niçois est derrière moi, je n’aime pas regarder derrière et j’ai vite écrit un nouveau chapitre qui fait un bien fou, une perf convenable pour positiver pour la suite et un kiff énorme sur ce Frenchman Libourne. Merci Super Frenchman. Merci BenJ et toute ton équipe.

 




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